Château de Fère-en-Tardenois

Niché à l’extrémité d’un éperon, au cœur de la forêt de Dôle, le château de Fère-en-Tardenois imprime définitivement sa marque chez tous les visiteurs. Il faut dire qu’il y a de quoi être surpris entre les proportions hors normes de la motte sur laquelle l’édifice trône, les particularités du parti architectural général et l’élégance du pont-galerie de la Renaissance qui n’est pas sans rappeler celui de Chenonceau.

Le château de Fère-en-Tardenois est en quelque sorte l’anti-modèle de ce qui se pratique dans l’architecture seigneuriale au début du XIII^e siècle. Alors que le roi de France Philippe II Auguste impose la régularité des plans et la symétrie, ainsi que la domination des tours maîtresses (les célèbres « donjons »), le site est un laboratoire d’innovations architecturales, parfois intrigantes, où les termes puissance et originalité sont les maîtres-mots.

Le château de Fère-en-Tardenois est adapté à l’apparition de l’artillerie à poudre à la fin du Moyen Âge puis le connétable Anne de Montmorency le reçoit en cadeau du roi François I^er en 1528. C’est à Anne de Montmorency que nous devons une reprise presque totale de la cour intérieure ainsi que la construction du viaduc grandiose qui rend le site unique. L’édifice sera malheureusement démantelé à la veille de la Révolution Française. Il lui reste cette part de mystère caractéristique des vieilles forteresses éventrées…