Château de Mont-l'Évêque

Situé au cœur d’un parc à l’anglaise alimenté par la Nonette qui court vers Senlis et intimement lié à sa voisine, l’abbaye de la Victoire, le château de Mont-l’Évêque est lui aussi fondé au début du XIII^e siècle. Le roi de France Philippe II Auguste cède alors le lieu-dit « Mont-le-Roy » à son chancelier, l’évêque de Senlis Guérin, qui y fait bâtir une grande résidence. Le château restera une des principales résidences des évêques de Senlis jusqu’à la Révolution Française, ce qui explique la toponymie actuelle.

L’organisation et l’architecture du site sont modifiées à plusieurs reprises au fil des siècles. Comme les châteaux de Montépilloy et Pontarmé, il est démantelé sur ordre du roi Charles VII en 1431. S’appuyant très probablement sur les fondations du premier château, une nouvelle résidence est alors édifiée accompagnée, au tournant des XVII^e et XVIII^e siècles, d’un puissant bâtiment classique qui accueille le diocèse.

Mais la grande originalité du château de Mont-l’Évêque réside surtout dans l’élégance des remaniements architecturaux effectués au milieu du XIX^e siècle. Vers 1840, la baronne d’origine espagnole Michaela Delfau de Pontalba, aïeule des propriétaires actuels, fait moderniser le château dans le style néo-gothique ou « troubadour ». À la même époque, une curieuse chapelle est édifiée avec les pierres du jubé du couvent des Carmes de Metz. Il en ressort un magnifique exemple de cette mode architecturale qui coïncide avec la redécouverte du Moyen Âge au cours du XIX^e siècle et que les propriétaires, malgré la fragilité de l’ensemble due à la faiblesse des fondations, essaient de sauvegarder.